Jour 3. 26 janvier Prendre des risques Risco de los Herreños / Las Playas → Isora

 

Aujourd’hui trek autour du Golfe de Las Playas. Un autre bout du monde dans son genre. On y arrive après une longue route cotiêre, une base militaire et deux étroits tunnels.

Au bout, la route s’arrête brusquement et mon petit périple commence. Sous un soleil brutal : à défaut de mieux, je me fabrique un keffieh de fortune avec un pull trempé dans la mer. Première imprudence de la journée.

 
 

L’ascension est difficile. Un petit kilomètre vertical sur un mince sentier pas toujours facile à identifier, très raide. Mais l’endroit est à couper le souffle. Aride et vertigineux.

Risco de
las casas

Certains passages sont ensevelis sous des éboulis. Je suis content d’avoir à monter cette partie plutôt que d'avoir à la descendre, et aussi un poil inquiet pour la redescente à venir - par l’autre côté du golfe.

 

La montée se casse subitement et devient plus douce, la pente aride fait place à une version canarienne du jardin d’Eden, faite de petits murs de pierre basaltique, d’un tapis de verdure luxuriant, de pins, d’amandiers en fleurs.

Le tout baigné d’un soleil froid et d'une quiétude apaisante.

Le jour commence à faiblir sur le plateau, quand j’arrive au début du sentier censé me permettre de redescendre dans le Golfe pour rejoindre mon véhicule.

Sentier fermé pour cause d’éboulis.

Après une petite sueur froide, je contemple mes options :

1. tenter de passer quand même : les éboulis seront moins un problème que de rester sur le sentier et je risque de finir en roulant;

2. retour par où je suis arrivé : pas très motivant, dangereux en descente et à la tombée de la nuit;

3. faire un grand détour par un autre sentier et un très long bout de route. Dont un passage dans un tunnel interdit au piétons;

4. me préparer un petit nid dans les cactus et attendre le lendemain.

Dans la précipitation, l’option 3, le grand détour, semble viable. Je pars donc en flèche avec l’espoir d’arriver avant la nuit.

Il me faut 30 minutes et l’arrivée d’un gros nuage bien menaçant pour réaliser l’ineptie de mon projet. Je finirais donc par appeler un taxi, au milieu de nulle part. J’arriverais donc à bon port, mais avec un porte-monnaie allégé et surtout un orgueil d’aventurier en herbe mis à mal. Un aventurier bourgeois somme toute.